5598345441L’Établissement Public Territorial (EPT) Plaine Commune regroupe 9 villes en Seine-Saint-Denis à la limite nord de Paris et représente 438 000 habitants. Plaine Commune assume des compétences comme l`aménagement urbain, le développement économique et les services à la population. L’établissement s’est engagé à garantir la production de logements de qualité tout en maintenant des prix accessibles. Parmi les obligations imposées aux logements neufs figure la mise en œuvre de menuiseries bois. Denis Métayer chargé de projets au service Habitat neuf et social de Plaine Commune nous explique les raisons de cette démarche.

Pourquoi Plaine Commune favorise les menuiseries bois ?

Plaine Commune a décidé en 2011 de favoriser l’utilisation des menuiseries bois dans les opérations neuves de logements que ce soit dans des programmes d’accession que dans les réalisations des bailleurs sociaux. L’idée est qu’un territoire comme Plaine Commune, marqué par un développement urbain important, cherche à réduire au maximum les impacts sur l’environnement. Il s’agit non seulement de limiter les dangers du PVC sur le territoire mais aussi de contribuer à en réduire l’utilisation à une échelle plus globale en donnant l’exemple.

Quels sont les raisons qui ont mené Plaine Commune à imposer les menuiseries bois ?

Parmi les 3 matériaux utilisés en menuiseries extérieures (PVC, bois, aluminium), les différences se basent sur 3 paramètres principaux : le coût, l’impact environnemental et la fonctionnalité.
Concernant le coût, c’est un paramètre primordial car la politique de Plaine Commune est d’offrir des logements abordables pour tous. Plus les matériaux et la mise en œuvre sont chers, plus les loyers ou les prix de vente des logements sont élevés. Si le PVC est généralement considéré comme étant le matériau le plus économique, la prise en compte de l’élimination des déchets induit l’accroissement des coûts de fonctionnement de l’incinération des ordures (de 20 à 300€ la tonne).
Concernant l’impact environnemental, il convient de raisonner sur le cycle de vie des produits. Pour chacune des étapes (production, transport, mise en œuvre, vie en œuvre, fin de vie) un bilan matière et énergie des entrants (énergies et matières premières, vierges ou secondaires, consommées), et des sortants (émissions dans l`eau, l`air et le sol et déchets produits) doit être établi. Pour la fabrication, les menuiseries en bois ont un faible impact comparé à d’autres matières. Pour le transport, à condition d’utiliser du bois local ou au moins issu des forêts européennes, le bois est également le moins impactant.
Concernant la fonctionnalité au sein du bâtiment, chaque matériau présente des avantages et des inconvénients. Les menuiseries bois présentent de bonnes conditions de résistance en œuvre, de bonnes qualités thermiques et acoustiques, mais nécessitent un savoir-faire particulier pour sa pose et un entretien régulier (tous les 5 à 10 ans). Le bois est cependant un matériau naturel dont l’usage satisfait aux critères d’un développement durable.

Sur quel type de bâtiment Plaine Commune favorise les menuiseries bois ?

L’emploi des menuiseries bois s’adresse uniquement aux constructions neuves, les opérations de réhabilitation ne sont pas concernées. Les réhabilitations, pour l’essentiel réalisées par les bailleurs sociaux, portent d’autres enjeux (de résidentialisation, d’amélioration du confort notamment thermique) et il est très difficile sinon impossible à coût maitrisé de changer de matériau de menuiseries.

De quelle manière emmenez-vous les porteurs de projet à privilégier le bois ?

Cela découle d’une politique coercitive puisque nous l’imposons à travers la Convention Qualité Constructions Neuves, le document cadre qui définit les prescriptions et les recommandations envers les constructeurs pour assurer un niveau de qualité satisfaisant des opérations. Dans les ZAC et globalement dans les opérations d’aménagement maitrisées par les collectivités, nous n’avons pas de difficulté avec cette obligation. Il faut parfois argumenter lorsque l’opération est menée dans le diffus avec un promoteur qui n’a pas l’habitude d’œuvrer sur le territoire mais si la mesure a été beaucoup discutée au départ, elle est de plus en plus spontanément respectée, la conscience de l’urgence écologique commence sans doute à être partagée par le plus grand nombre !